L’observatoire
Faire connaitre la santé respiratoire aux Français
Synthèse
Les enjeux de la santé respiratoire sont encore trop peu connus par la population française et par les institutions sanitaires et sociales. Absente des grands plans de santé récents du Gouvernement (Ma Santé 2022, Ségur de la santé…), seules des mesures d’envergure ciblées et impliquant l’ensemble des acteurs de proximité permettront de faire connaitre les maladies respiratoires et leurs facteurs de risque au grand public. Ces mesures n’auront d’impact sur la santé publique que si elles impliquent les pouvoirs publics, les administrations centrales et locales, ainsi que les professionnels de santé en ville, à l’hôpital ainsi qu’en milieu scolaire et au travail.
Notre évaluation des politiques publiques
INSUFFISANT
Nos 3 priorités pour 2023
Organiser des campagnes nationales de sensibilisation pour mieux informer sur les maladies respiratoires « silencieuses » tout au long de l’année.
Former les différentes administrations susceptibles d’orienter et/ou de prendre en charge le patient aux spécifictiés des maladies respiratoires (CPAM, ARS, CCAS MDPH…).
Collaborer avec les organismes de santé au travail et la médecine scolaire pour diffuser des messages de santé publique sur la santé respiratoire et réaliser une mesure du souffle régulière des travailleurs et des écoliers, collégiens et lycéens.
Alors que 52% de la population française rencontre des problèmes respiratoires récurrents, seuls 3 français sur 10 estiment avoir un risque élevé de contracter un jour une maladie respiratoire(1).
38% des Français ne savent pas qu’il existe des symptômes permettant de suspecter une maladie respiratoire(1).
51% des Français s’avouent mal informés sur les risques des maladies respiratoires(1).
Seuls 3 Français sur 10 ont déjà eu recours à la mesure du souffle par spirométrie (31%)(1).
• La crise sanitaire de la Covid-19 a élargi le spectre des campagnes de sensibilisation et de prévention aux virus respiratoires, qui était jusque-là cantonné à la grippe saisonnière et aux « virus de l’hiver ». Ces campagnes sont menées par Santé Publique France et rappellent les gestes de prévention pouvant réduire les risques de contamination. Elles s’articulent autour de différents formats médiatiques (campagnes télévisuelles, affiches…)
• Santé Publique France répertorie également l’ensemble des maladies et infections respiratoires sur son site internet à visée informative. Cependant, ces maladies ne bénéficient pas du même relai médiatique que la grippe ou la covid-19.
• Le Plan national maladies rares 2018 – 2020 s’est notamment fixé pour ambition de développer la communication autour de quelques maladies respiratoires rares pour les rendre plus visibles et faciliter l’accès aux structures existantes.
Notre évaluation : Au-delà des infections récurrentes hivernales, il conviendrait de mieux informer la population sur les maladies respiratoires « silencieuses » dont les symptômes sont souvent associés à d’autres maux (grippe, toux…), mais aussi sur l’importance de conserver les « gestes barrières » tout au long de l’année dès lors qu’une situation les requiert. Par ailleurs, bien que la lumière soit faite sur plusieurs maladies rares, les patients atteints de certaines maladies respiratoires rares tels que le déficit en alpha-1-antitrypsine ou la fibrose pulmonaire idiopathique subissent encore de trop longues périodes d’errance diagnostique.
Au Royaume-Uni, en 2022, le National Health Service (NHS) a lancé une campagne pour encourager les personnes avec des symptômes tels qu’une toux persistante au long cours à aller voir leur médecin traitant pour réaliser des examens précoces de détection d’un éventuel cancer du poumon. La NHS a également lancé 2 campagnes de sensibilisation à l’asthme #AskAboutAsthma et #RightInhalerImage . La première campagne vise à aider les enfants et les jeunes à mieux contrôler leur asthme en leur proposant d’adopter quelques changements simples. La seconde tend à améliorer l’information des patients, des professionnels de santé et du public concernant l’utilisation des inhalateurs.
Au Portugal, les pouvoirs publics relaient les campagnes menées par l’association « Respira », pour alerter la population sur les facteurs de risques de BPCO.
01
Organiser des campagnes nationales de sensibilisation pour mieux informer sur les maladies respiratoires « silencieuses » tout au long de l’année, et profiter des journées mondiales dédiées à des maladies respiratoires pour accroitre la communication sur ces pathologies auprès du grand public.
02
Former les différentes administrations susceptibles d’orienter et/ou de prendre en charge le patient aux spécificités des maladies respiratoires (Caisses primaires d’assurance maladie, ARS, centres communaux d’actions sociale, Maisons départementales des personnes handicapées…).
03
Collaborer avec les organismes de santé au travail et la médecine scolaire pour diffuser des messages de santé publique sur la santé respiratoire et réaliser une mesure du souffle régulière des travailleurs et des écoliers, collégiens et lycéens.
04
Impliquer les grandes entreprises dans la sensibilisation de leurs employés aux risques des produits du quotidien et aux moyens de protéger leur capital respiratoire.
05
Améliorer la visibilité des Comités départementaux et régionaux de lutte contre les maladies respiratoires en lien avec les institutions de santé territoriale afin de faciliter leur action de prévention et de santé publique dans les territoires.
06
Intégrer des messages de prévention à destination des téléspectateurs dès lors que des comportements à risque (consommation de tabac, d’alcool, de stupéfiants…) sont présentés à l’écran.
07
Préserver les nourrissons des infections respiratoires en révisant le modèle du congé parental pour retarder l’admission en crèche et préserver les nourrissons des infections respiratoires telle que la bronchiolite.
08
Informer les conseillers d’orientation scolaire sur le risque respiratoire de certains métiers.
09
Inciter les institutions de santé régionales et départementales à mener des campagnes via les professionnels de santé de sensibilisation aux maladies respiratoires.
Les membres du Collectif
Le Collectif des Etats Généraux de la Santé Respiratoire, ce sont 27 organisations de patients, d’usagers et de professionnels de santé impliqués dans la lutte contre les maladies respiratoires. Notre ambition est de rassembler l’ensemble des acteurs de la santé, publics et privés, pour faire de la santé respiratoire une priorité du quinquennat et pour travailler à la mise en œuvre d’un grand plan national santé respiratoire & environnementale.
Nos soutiens institutionnels
Sources
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