L’observatoire

Mieux dépister les maladies respiratoires

Synthèse

La prévention est une priorité déclarée des pouvoirs publics pour le quinquennat pour laquelle plusieurs mesures ont été mises en place. Cependant, nous pouvons constater que l’accès au dépistage des maladies respiratoires nécessite d’être renforcé pour identifier l’ensemble des patients atteints. Pour devenir un système de prévention efficace, le modèle de santé français doit encore évoluer en matière de dépistage du souffle, notamment sur ses aspects techniques et financiers, mais également sur le plan de la formation et l’extension des compétences des professionnels de santé, en particulier infirmiers et pharmaciens.

Notre évaluation des politiques publiques

MOYEN

Nos 3 priorités pour 2023

01

Inscrire la réalisation du dépistage du souffle par spirométrie au cours des consultations de prévention aux âges clés de la vie prévus à l’article 29 de la LFSS pour 2023.

02

Former et équiper les médecins scolaires et du travail pour la réalisation du dépistage du souffle afin de permettre sa mise en œuvre au cours des visites médicales au travail et à l’école.

03

Former les professionnels paramédicaux et pharmaciens à la mesure du souffle et leur donner les moyens techniques de la réaliser afin de faciliter le repérage de patients à risque de développement de maladies respiratoires.

Quelle est la Situation en france?

Selon l’Organisation mondiale de la santé, les facteurs environnementaux qui pourraient être évités ou supprimés provoquent 1,4 million de décès par an en Europe, soit au moins 15 % de l’ensemble du nombre des décès. Aussi, la santé environnementale constitue une préoccupation fondamentale pour notre siècle.

Pour prévenir l’apparition et l’aggravation des maladies respiratoire en France, le dépistage est un pilier prioritaire. Pathologies bien souvent invisibles, de nombreux Français ne connaissent pas les signes avant-coureurs d’une maladie respiratoire et les professionnels de santé ne sont pas en mesure de dépister systématiquement, laissant trop souvent la maladie s’installer et se dégrader. Ces pathologies peuvent également présenter des racines pédiatriques, qui rendent d’autant plus pertinent le dépistage du souffle à l’adolescence et la mise en place d’ateliers de sensibilisation aux facteurs de ces maladies comme le tabac et les autres addictions. La création d’un ministère de la Santé et de la Prévention est un signal fort qui porte la volonté du Gouvernement de placer la prévention au cœur des politiques de santé en France. Le dépistage s’inscrit pleinement dans cette logique, et il convient de mettre à disposition des équipes de soins les bonnes conditions de sa réalisation.

50% des personnes qui présentent des symptômes quotidiens sévères n’ont jamais été diagnostiquées(1).

1000 décès évitables par an si l’asthme était mieux dépisté et les traitements bien suivis(2).

Seuls 3 français sur 10 ont déjà eu recours à la mesure du souffle qu’est la spirométrie(3).

Entre 66 et 90 % des cas de BPCO ne sont pas diagnostiqués.

Quelles avancees des politiques Publiques en france?

...et en Europe/à l’international ?

Nos propositions pour aller plus loin

Afin de répondre à l’urgence que représentent les maladies respiratoires, notre collectif met en avant plusieurs recommandations

01

Organiser Inscrire la réalisation du dépistage du souffle par spirométrie au cours des consultations de prévention aux âges clés de la vie prévus à l’article 29 de la LFSS pour 2023.

02

Former et équiper les médecins scolaires et du travail pour la réalisation du dépistage du souffle afin de permettre sa mise en œuvre au cours des visites médicales au travail et à l’école.

03

Adresser un bon aux assurés sociaux de la part de l’assurance maladie pour passer des examens respiratoires, en s’inspirant de ce qui est réalisé pour la mammographie et le dépistage du cancer du sein.

04

Sensibiliser les professeurs d’éducation physique et sportive à la reconnaissance des signes évocateurs d’une maladie respiratoire chez les élèves.

05

Mettre en place des outils et des formations continues ciblées à destination des médecins généralistes pour créer des réflexes « maladie respiratoire » afin de diminuer l’errance diagnostique et thérapeutique.

06

Former les professionnels paramédicaux et pharmaciens à la mesure du souffle et leur donner les moyens techniques de la réaliser afin de faciliter le repérage de patients à risque de développement de maladies respiratoires.

07

Faciliter l’accès des professionnels de santé, notamment des médecins généralistes et des infirmiers de ville, aux outils nécessaires à la réalisation de la spirométrie et la téléexpertise associée.

08

Sensibiliser les Français à l’autodiagnostic et au repérage de signes évocateurs en diffusant largement le message « tousser et/ou être essoufflé, même si on est fumeur n’est pas normal », et en instaurant des habitudes d’autoévaluation de la fonction respiratoire.

09

Elargir les consultations post-exposition prévues dans le cadre du suivi postprofessionnel à d’autres substances toxiques pour le capital respiratoire, tels que les farines utilisées en boulangerie.

10

Autoriser l’accès direct aux pneumologues comme cela est déjà le cas pour le gynécologue, l’ophtalmologue ou le psychiatre.

11

Mettre en œuvre des campagnes périodiques de communication sur le dépistage du souffle à destination du grand public.

OBSERVATOIRE DE LA SANTE RESPIRATOIRE

Notre échelle d’évaluation des politiques publiques et des mesures déployées

Les membres du Collectif

Le Collectif des Etats Généraux de la Santé Respiratoire, ce sont 27 organisations de patients, d’usagers et de professionnels de santé impliqués dans la lutte contre les maladies respiratoires. Notre ambition est de rassembler l’ensemble des acteurs de la santé, publics et privés, pour faire de la santé respiratoire une priorité du quinquennat et pour travailler à la mise en œuvre d’un grand plan national santé respiratoire & environnementale.

Nos soutiens institutionnels

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Sources

01

Les Français face à la santé respiratoire. Une étude Ipsos pour la SPLF, Août 2021

02

Centre Hospitalier Emile Durkheim. Journée mondiale de l’asthme.

03

Chiffre issus du sondage Ipsos « Les Français face à la santé respiratoire » réalisé en juillet 2021 pour la SPLF

04

HAS. Détecter et diagnostiquer la BPCO même sans symptôme apparent.

05

LOI n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023. Article 29.

06

AMELI. Une prévention essentielle face aux risques liés à l’amiante.

07

Centre de lutte contre le cancer Léon Berard. Tabac.

08

Centre Hospitalier Emile Durkheim. Journée mondiale de l’asthme.

09

HAS. Dépistage du cancer du poumon.

10

INCa. Dépistage du cancer du poumon : lancement d’un projet pilote par l’Institut

11

1 Cochrane. Impact de la tomodensitométrie sur le dépistage du cancer du poumon.